Douces bêtes de colère Douces bêtes délaissées Une main vous désaltère De toutes soifs à venir Une feuille en tombant vous donne Un aperçu de la beauté Et se glissant sous votre épaule Vous n’êtes plus tout à fait seules Mais nul ne croit que vous gardez Par déférence pour les hommes Un silence qui convient mieux À la tristesse de nos cœurs Vous avez des conciliabules Avec le foin qui ne ment pas Vous épousez les paraboles Du chardon du trèfle incarnat Sais-je les contes que vous faites À l1
Douces bêtes de colère
Douces bêtes délaissées
Une main vous désaltère
De toutes soifs à venir
Une feuille en tombant vous donne
Un aperçu de la beauté
Et se glissant sous votre épaule
Vous n’êtes plus tout à fait seules
Mais nul ne croit que vous gardez
Par déférence pour les hommes
Un silence qui convient mieux
À la tristesse de nos cœurs
Vous avez des conciliabules
Avec le foin qui ne ment pas
Vous épousez les paraboles
Du chardon du trèfle incarnat
Sais-je les contes que vous faites
À l’églantier des chemins bleus
Quel amour vous portez en tête
Qui fait que vous baissez les yeux
Mais quand surgi d’un rêve d’aube
Votre visage m’apparaît
Plus lumineux que le mien n’est
Je suis sensible à vos reproches.
René-Guy CADOU « Hélène ou le règne végétal » (Seghers)